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242- tir96Médaille en cuivre, de la Monnaie de Paris ( poinçon corne dabondance depuis 1880) .Frappée en 1970 .
Quelques traces de manipulations, minimes .
Massive .
Quelques défauts de patine sans gravité, petites oxydations, rare exemplaire .
Artiste / graveur : Loekie Metz (Pays-Bas) .
Dimensions : 70 mm .Poids : 616 g .Métal : cuivre .Poinçon sur la tranche (mark on the edge) : corne dabondance + cuivre + 1970 .
Envoi rapide et soigné.
The stand is not for sale .Le support nest pas à vendre.
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Pierre Paul Rubens (prononcé [ʁybɛ̃s], ou [ʁybɛns] à la belge) — ou Petrus Paulus Rubens1, ou Peter Paul Rubens2 en néerlandais, et Pietro Paolo Rubens à partir de 1608 — est un peintre brabançon de lécole baroque flamande, né le 28 juin 1577 à Siegen (principauté de Nassau-Dillenbourg) et mort le 30 mai 1640 à Anvers.
Aidé par un atelier important, Rubens produit une œuvre considérable dans des genres divers. Il accepte de peindre un grand nombre de portraits mais, « dinstinct plus porté aux grand travaux quaux petites curiosités » comme il lécrivait lui-même, il prête peu dattention aux détails, quil ne peint pas en profondeur et dessine de quelques traits. En effet, il va travailler à un rythme extrêmement productif, réalisant 1403 peintures selon le catalogue de Michel Jaffé. Il réalise surtout de grands projets religieux, des peintures mythologiques, et dimportantes séries de peintures historiques. Prisé des Grands pour lérudition et le charme de sa conversation, il joue également un rôle diplomatique important à son époque et jouit dune position sociale sans égale chez les artistes de son temps3,4.
Biographie
Enfance de Cologne et Anvers (1577-1600)
Sous la tonnelle de chèvrefeuille, tableau de Rubens avec Isabella Brant.
Munich, Alte Pinakothek.
Pierre Paul Rubens naît à Siegen en Westphalie, dans le Saint-Empire romain germanique à 300 km dAnvers5. Il est le sixième enfant de Jan Rubens (1530-1587) avocat protestant prospère nommé échevin de la ville dAnvers en 1562, et de Maria Pypelinckx (1537-1608), fille dun marchand de tapisseries. Ses parents ont quitté Anvers (Pays-Bas espagnols) en 1568 pour échapper à la persécution des protestants dans les Pays-Bas espagnols par le duc dAlbe durant la révolte des gueux, Jan Rubens étant soupçonné de sympathie calviniste6. Jan Rubens devient le conseiller légal de Guillaume dOrange et sinstalle ainsi à la cour de Siegen en 1570. Du fait de sa relation avec Anne de Saxe, seconde épouse de Guillaume dOrange avec qui il a une fille, Christine von Diez (que Guillaume ne reconnaîtra pas), née le 22 août 1571, Jan Rubens est emprisonné au château de Dillenburg jusquen 1573, sa libération étant due à lintervention de sa femme7.
Rubens passe ses dix premières années à Siegen. Ayant abjuré le protestantisme pour le catholicisme, Jan Rubens a probablement fait baptiser son fils dans la foi catholique avant sa mort en 1587. Maria et ses trois enfants Pierre Paul, Blandine (1564-1606) et Philippe (1574-1611) sinstallent alors à Cologne. En 1589, deux ans après la mort de son père, Rubens et sa mère rentrent à Anvers. Sa marraine est Christine dÉpinoy, comtesse de Lallaing et épouse du gouverneur de Tournai, où il entre comme page après ses études dans lÉcole Latine de Rumoldus Verdonck où il apprend le latin et le grec8. Cest chez sa marraine que Rubens commence à copier les tableaux présents chez elle notamment des Véronèse, en abandonnant ses espoirs de robe davocat et darmes.
Beaucoup de ses tableaux représentent des sujets religieux et Rubens est dailleurs devenu plus tard lune des principales voix du style pictural de la Contre-Réforme catholique9.
À Anvers, il reçoit une éducation humaniste, étudiant le latin et la littérature classique. À lâge de 14 ans, il est placé en apprentissage de 1589 à 1598, dabord chez le peintre Tobias Verhaecht, puis chez quelques peintres éminents de son époque, entre autres Adam van Noort et Otto van Veen. Une grande partie de sa formation initiale est consacrée à copier les œuvres dartistes anciens, telles que des xylographies de Holbein le Jeune et des gravures de Marcantonio Raimondi daprès Raphaël. Lorsquil eut achevé sa formation, il entre en 1598 à la guilde de Saint-Luc comme maître indépendant.
Le séjour en Italie (1600-1608)
Portrait équestre du duc de Lerme, 1603,
huile sur toile, 290,5 × 207,5 cm, Madrid, musée du Prado.
Portrait de Rubens dans le Ganay Manuscript.
Sur les conseils de ces peintres éminents, Rubens part pour lItalie de 1600 à 1608 pour étudier les œuvres de la Renaissance10. Il séjourne notamment à Gênes, Mantoue, Venise et Rome où il assimile les divers styles et copie les œuvres de Raphaël, du Caravage, et surtout du Titien dont il retient la fougue du coloris. Il sinstalle ensuite dans la ville de Mantoue, sous la protection du cardinal Montalto au service du duc Vincent de Gonzague chez qui il devient peintre de cour. Grâce au soutien financier du duc, Rubens peut voyager à Rome en passant par Florence en 1601. Là, il étudie lart classique grec et romain et il réalise des copies de grands maîtres italiens. Il est particulièrement influencé par la sculpture hellénistique Le Groupe du Laocoon, mais aussi par les œuvres dart de Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci11. Il est également influencé par les peintures plus modernes et naturalistes du Caravage dont il copie dailleurs plus tard le tableau La Mise au tombeau tout en recommandant à son protecteur, le duc de Gonzague, dacheter une autre œuvre de cet artiste, La Mort de la Vierge, aujourdhui conservée au Louvre12. Il intervient pour inciter lacquisition de La Madone du rosaire pour léglise dominicaine dAnvers, et qui est aujourdhui au musée dHistoire de lart de Vienne. Durant son premier séjour à Rome, Rubens réalise son premier chef-dœuvre, Sainte Hélène à la Vraie Croix pour la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.
En 1603, Rubens voyage en Espagne pour une mission diplomatique, apportant avec lui des cadeaux du duc de Gonzague à la Cour du roi Philippe III dEspagne. Durant son séjour, il étudie limpressionnante collection dœuvres de Raphël et du Titien que Philippe II avait rassemblée13. Il réalise également un portrait équestre du duc de Lerme qui illustre bien linfluence des œuvres du Titien. Ce voyage est le premier des nombreux voyages quil effectua durant sa carrière et pendant lesquels il mêle lart et la diplomatie14.
Isabella Brant, 1620-1625, Cleveland Museum of Art.
Il retourne en Italie en 1604, où il reste pendant les quatre années suivantes, dabord à Mantoue, puis à Gênes et à Rome où il sillustre dans la peinture religieuse, des scènes mythologiques et de portraits. À Gênes, Rubens peint de nombreux portraits tels que le Portrait de Brigida Spinola Doria conservé à la National Gallery de Washington, et le Portrait de Maria Serra Pallavicino, dans un style qui influence plus tard des artistes tels que Van Dyck, Reynolds et Gainsborough15. Il rédige également un livre illustré sur les palais de la ville qui est publié en 1622 sous le nom de Palazzi di Genova. De 1606 à 1608, il demeure principalement à Rome et, pendant cette période, Rubens obtient, avec laide du cardinal Jacopo Serra (frère de la princesse Maria Pallavicini), sa plus importante commande à lépoque pour le maître-autel de la nouvelle église en vogue, la Chiesa Nuova également appelée Santa Maria in Vallicella.
Le sujet en est le pape Grégoire le Grand ainsi que des saints locaux majeurs adorant licône de la Vierge et lEnfant. La première version de ce tableau est une toile qui est actuellement au musée des Beaux-Arts de Grenoble, et qui est immédiatement remplacée par une seconde version sur trois panneaux en ardoise représentant limage miraculeuse de la Santa Maria in Vallicella qui est montrée au public lors des fêtes religieuses grâce à un couvercle en cuivre amovible, également peint par lartiste16.
Lexpérience italienne de Rubens continue à influencer son travail et il continue à écrire de nombreuses lettres et correspondances en italien. À son retour à Anvers en décembre 1608 où sa mère agonise17, le souvenir de lItalie se perpétue également dans sa signature18, qui ne changera jamais : « Pietro Paolo Rubens ». Ses voyages lui ont également permis de comprendre le français, lallemand, litalien, lespagnol et le latin.
Le retour à Anvers (1609-1621)
En 1608, apprenant que sa mère est malade, Rubens décide de quitter lItalie pour la rejoindre à Anvers, mais elle meurt avant quil narrive. Son retour coïncide avec une période de prospérité dans la ville, grâce à la signature du Traité dAnvers en avril 1609 qui met fin à la guerre entre lEspagne et les Provinces-Unies et ouvre une période de trêve de douze ans. En septembre 1609, Rubens est nommé peintre officiel de la cour dAlbert et Isabelle, souverains des Pays-Bas de 1609 à 1621. Il reçoit la permission spéciale dinstaller son atelier à Anvers plutôt quà la Cour de Bruxelles, mais aussi de travailler pour dautres clients que les seuls souverains. Cette période de prospérité et louverture de son grand atelier ainsi que celui de Jacob Jordaens lancent ce que lon appellera lÉcole dAnvers19. Il reste proche de larchiduchesse Isabelle jusquà sa mort en 1633, et on fait appel à lui comme peintre, mais aussi comme ambassadeur et diplomate. Rubens cimente encore plus ses liens avec la ville lorsque, le 3 octobre 1609, il épouse Isabella Brant, fille de Jan Brant, citoyen dAnvers influent et humaniste. De cette union naissent trois enfants : Serena (1611), Albert (1618) et Nicolas (1619)20.
Prométhée supplicié œuvre réalisée entre 1611 et 1612 avec la collaboration de Frans Snyders, Philadelphia Museum of Art.
En 1610, Rubens déménage dans une nouvelle demeure, palais quil avait fait construire et où il vécut une grande partie de sa vie, la Rubenshuis, actuellement devenue musée. La villa, dinfluence italienne, abrite son atelier où lui et ses apprentis réalisent la plupart des peintures de lartiste, et qui abrite également sa collection dart personnelle ainsi quune des bibliothèques les plus vastes dAnvers. Durant cette période, il développe son atelier en accueillant de nombreux élèves et assistants. Son élève le plus connu est alors Antoine van Dyck, qui devient rapidement le principal portraitiste flamand et qui collabore fréquemment avec Rubens. Il travaille également avec plusieurs autres artistes actifs dans la ville, notamment le peintre animalier Frans Snyders qui contribue à réaliser laigle dans le tableau Prométhée supplicié, mais aussi son excellent ami, le peintre de fleurs Jan Brueghel lAncien.
Saint Sébastien secouru par les anges peint après 1604, à la Rubenshuis.
Rubens fait également bâtir une autre maison au nord dAnvers dans le village de Doel, à côté de léglise. Cette demeure, appelée De Hooghuis (la grande maison), est construite entre 1613 et 1643, et constitue sans doute un investissement.
Cest à cette période que Rubens compose des chefs-dœuvre tels que LÉrection de la croix (1610) et La Descente de Croix (1611-1614) pour la cathédrale Notre-Dame dAnvers, peintures qui contribuent à faire de Rubens un peintre flamand de premier ordre peu de temps après son retour. LÉrection de la croix, par exemple, illustre la synthèse faite par lartiste entre La Crucifixion du Tintoret pour la Scuola Grande de San Rocco de Venise et les personnages dynamiques de Michel-Ange. Cette œuvre est en outre considérée comme un des premiers exemples de lart religieux baroque.
À ce moment de sa carrière, Rubens fait réaliser des estampes et des couvertures de livres, surtout par limprimerie plantinienne de Balthasar Moretus le Jeune, afin détendre sa renommée dans toute lEurope21. À lexception de quelques eaux-fortes remarquables, il fait seulement les dessins en laissant la réalisation des estampes à des spécialistes, tels que le graveur flamand Lucas Vorsterman22. Il fait appel à un certain nombre de graveurs formés par Hendrik Goltzius et il conçoit également la dernière méthode de gravure sur bois avant que cette technique ne se renouvelle au XIXe siècle. Rubens instaure aussi un droit dauteur pour ses copies, notamment en Hollande où son travail est alors largement reproduit, mais aussi en Angleterre, en France et en Espagne23.
Le Cycle de Marie de Médicis et les missions diplomatiques (1621-1630)
LÉducation de Marie de Médicis peint de 1621 à 1625 pour le Palais du Luxembourg, Paris.
Article détaillé : Cycle de Marie de Médicis.
Après la mort de larchiduc Albert dAutriche, Rubens continue à être le peintre officiel de la Cour de lInfante Isabelle dAutriche de 1621 à 1633. En 1623, Rubens perd sa fille Serena qui meurt alors quelle navait que 12 ans et trois ans plus tard, en 1626, son épouse, Isabella Brant meurt de la peste à lâge de 34 ans.
En 1621, la reine de France Marie de Médicis lui demande de réaliser deux grands cycles allégoriques célébrant sa vie et celle de son défunt mari, le roi Henri IV, pour décorer la Galerie Médicis du Palais du Luxembourg à Paris. Rubens achève le Cycle de Marie de Médicis en 1625 qui est actuellement exposé au musée du Louvre, mais il ne peut pas terminer celui dHenri IV24. Marie de Médicis est exilée de France en 1630 par son fils, Louis XIII, et elle décède en 1642 dans la même maison de Cologne où Rubens avait passé son enfance25.
Parallèlement, après la fin de la Trêve de douze ans en 1621, lempereur et archiduc dAutriche Ferdinand II de la maison de Habsbourg confie à Rubens un certain nombre de missions diplomatiques26. Par exemple, lorsque le prince Ladislas IV Vasa arrive à Bruxelles le 2 septembre 1624 à linvitation personnelle de lInfante Isabelle dAutriche, lambassadeur français à Bruxelles écrivait : « Rubens est là pour faire le portrait du prince de Pologne, sur ordre de lInfante »27,28.
Adam et Ève (1628–29), peinture que Rubens copia sur un tableau du Titien.
Entre 1627 et 1630, la carrière diplomatique de Rubens est particulièrement active. Il voyage entre les Cours dEspagne et dAngleterre, essayant de ramener la paix entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies.
En 1624, Rubens est dailleurs anobli en tant que « noble de la maison de la sérénissime infante » par Philippe IV dEspagne et plus tard, en 1630, fait chevalier par le roi Charles Ier dAngleterre pour le récompenser de ses efforts diplomatiques à faire aboutir un traité de paix entre lEspagne et lAngleterre au sujet des Pays-Bas espagnols et des Provinces-Unies. En remerciements, Rubens reçoit également de Charles Ier son épée que lui avait remise le parlement anglais. Celle-ci fut conservée par sa descendance, la famille van der Stegen de Schrieck, qui en fit don à La fondation Roi Baudouin. Lépée est exposée au Grand Curtius29.
Il fait également plusieurs déplacements au nord des Pays-Bas tant pour des raisons artistiques que diplomatiques.
Rubens passe huit mois à Madrid en 1628-1629. En plus des négociations diplomatiques, il réalise plusieurs œuvres majeures pour Philippe IV ainsi que pour des commanditaires privés. Il entreprend également une étude renouvelée des peintures du Titien, copiant plusieurs de ses toiles; dont Adam et Ève (1628–29)30 Durant son séjour en Espagne, il se lie damitié avec le peintre de cour Vélasquez et tous deux projettent de voyager ensemble en Italie. Cependant, Rubens doit revenir à Anvers et Vélasquez fait le voyage sans lui31.
Son séjour à Anvers est assez court et il se rend assez vite à Londres où il demeure jusquen avril 1630. Lune des œuvres majeures quil réalise à cette période est lAllégorie sur les bénédictions de la paix réalisée en 1629 et qui est actuellement exposée à la National Gallery de Londres32. Ce tableau illustre limmense intérêt que Rubens portait à la paix et il le donna au roi Charles Ier en guise de présent.
Pendant que la réputation internationale de Rubens auprès des collectionneurs et de la noblesse étrangère continue à croître au cours de cette décennie, lartiste et son atelier ont également continué à réaliser des peintures monumentales pour des clients locaux dAnvers. LAssomption de la Vierge achevée en 1626 pour la cathédrale dAnvers en est un très bon exemple.
Fin de vie (1630-1640)
Deborah Kip et ses enfants, 1630, National Gallery of Art, Washington, États-Unis.
Rubens passa les dix dernières années de sa vie à Anvers. Sur un plan artistique, il obtint de nouvelles commandes des Habsbourgs et il continua à travailler pour des clients étrangers, en réalisant par exemple les peintures des plafonds de la Maison des banquets du palais de Whitehall, mais il a aussi exploré dautres voies artistiques plus personnelles, composant des paysages, tel que le Paysage à larc-en-ciel (1635, musée du Louvre, Paris) et des œuvres plus intimes ainsi que des portraits de sa femme, de ses enfants et de la famille des Moretus-Plantin (musée Plantin-Moretus)33.
Hélène Fourment ou La Petite Pelisse, (Het Pelsken), c. 1638 Kunsthistorisches Museum, Vienne.
En 1630, quatre ans après la mort de sa première épouse, il se maria à Hélène Fourment qui avait 16 ans à lépoque alors que Rubens avait 53 ans. De cette seconde union, il eut quatre enfants : Clara Johanna, François, Hélène et Pierre Paul (Hélène Fourment et deux de ses enfants)34 et (Hélène Fourment au carrosse)35. La famille sinstalla en 1635 dans le Château Het Steen situé à Elewijt dans lactuelle Belgique. Hélène Fourment fut une source dinspiration pour Rubens dans sa représentation de personnages voluptueux que lon retrouve dans plusieurs de ses peintures telles que La Fête de Vénus exposée au musée dHistoire de lart de Vienne, ou encore Les Trois Grâces et Le Jugement de Pâris toutes deux au musée du Prado de Madrid. Rubens réalisa également plusieurs toiles représentant son épouse comme Hélène Fourment en robes de noces (Pinacothèque de Munich), Hélène Fourment sortant du bain (ou La Petite Pelisse -musée de Vienne) mais aussi Hélène Fourment et ses enfants et Hélène Fourment au carrosse (toutes deux au Louvre).
En 1636, il devint peintre officiel de la cour des Pays-Bas espagnols gouvernée par le cardinal Ferdinand, infant dEspagne. Cest à cette même période que Rubens peint Le Jugement de Pâris, directement élaboré à partir du Jugement de Pâris de Raphaël, gravé par Raimondi. La seule différence est que Rubens sinspire de lœuvre vue en miroir.
La Fête de Vénus (vers 1635), huile sur toile, 217 × 358 cm, musée dHistoire de lart de Vienne.
Un an avant, Charles Ier dAngleterre lui avait confié la réalisation du plafond peint de la Maison des banquets au palais de Whitehall conçu par larchitecte Inigo Jones. Mais sa commande la plus importante fut celle de soixante toiles pour la décoration du pavillon de chasse de Philippe IV dEspagne, la Tour de la Parada, pour lesquelles il sinspira de louvrage dOvide, les Métamorphoses.
Par ailleurs, lorsque Marie de Médicis connut son ultime exil, cest Rubens qui la recueillit et qui la protégea jusquà sa mort. Elle finit dailleurs sa vie, deux ans après la mort du peintre, dans la maison natale de celui-ci.
De son côté, Rubens tombe malade du fait sa goutte chronique, son état s’aggrave et il finit par séteindre le 30 mai 1640, laissant derrière lui huit enfants, trois avec Isabella et cinq avec Hélène, son plus jeune enfant étant né trois mois avant son décès. Il est enterré à léglise Saint-Jacques (Sint-Jacobskerk) dAnvers36.
Postérité
Ixion roi des Laphites trompé par Junon qu’il voulait séduire, par Rubens, musée du Louvre.
Rubens est non seulement un artiste de renom mais aussi un diplomate et un habile négociant, faisant de lui un personnage alors connu dans toute lEurope. Son atelier anversois mobilise des talents très divers, comme Frans Snyders pour la peinture animalière ; ses collaborateurs les plus importants sont Jacob Jordaens et Antoine van Dyck. Sa fortune artistique est immense, à travers un corpus de peintures et de dessins : lun des peintres layant le plus admiré, Delacroix le surnommait le « Homère de la peinture », et Rubens incarne le primat de la couleur dans lhistoire de lart européen du XVIIe siècle, poursuivant en cela la leçon des grands Vénitiens et demeurant lun des peintres les plus importants de lart occidental. Lhistorien dart Chennevières crée dailleurs les termes de poussinistes et rubénistes pour évoquer la querelle entre rubénistes (les coloristes qui privilégient la force de la sensation) et poussinistes (les dessinateurs qui privilégient la forme) qui sinscrit dans la querelle des Anciens et des Modernes37.
Au cours de la vente aux enchères du 10 juillet 2002 chez Sothebys, la peinture de Rubens Le Massacre des Innocents fut vendue pour un prix de 60,98 millions deuros (soit 400 millions de F, 49,5 millions £, 76,2 millions USD) à Lord Thomson38.
Œuvres
Descente de Croix au palais des Beaux-Arts de Lille.
Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ au musée des Beaux-Arts de Lyon.
LImmaculée Conception œuvre réalisée entre 1628 et 1629, au musée du Prado.
Article détaillé : Liste des œuvres de Rubens.
Voici une liste, loin dêtre exhaustive, qui répertorie quelques œuvres majeures du peintre :
La Transfiguration (1605), huile sur toile, 407 × 670 cm, musée des Beaux-Arts de Nancy39.
Étude dhomme nu pour un Baptême du Christ (vers 1604)40, pierre noire et estompe, H. 0,324 ; L. 0,162 m, Beaux-Arts de Paris. Dessin rapproché du Baptême du Christ de Rubens conservé au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten à Anvers. Le musée du Louvre conserve un carton de taille réduite à la pierre noire rehaussée de blanc préparatoire du tableau dAnvers, réalisé après le dessin des Beaux-Arts41.
Étude pour le Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria (vers 1605)42, pierre noire, pinceau, encre de Chine et rehauts de blanc sur papier vert, H. 0,345 ; L. 0,189 m, Beaux-Arts de Paris. Dessin préparatoire au Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria (National Gallery de Washington)43.
La Chute de Phaéton, vers 1604-1605, huile sur toile, 125,4 × 159,4 cm, National Gallery of Art, Washington44,45.
LÉrection de la Croix (1609-1611), huile sur bois, panneau central de 460 × 340 cm, panneaux latéraux de 460 × 150 cm, Cathédrale Notre-Dame dAnvers46.
LAnnonciation (vers 1610, terminée vers 1627-1628), huile sur toile, 310 × 178,6 cm, Anvers, Rubenshuis
Tête Sphinx (vers 1615-1620)47.Craie noire et blanche sur papier brun, 47.6 x 37.5 cm, France, Musée dart classique de Mougins.
Les Disciples tt, 1611, huile, chapelle de la famille dEpernon dans lÉglise Saint-Eustache de Paris48, un des deux exemplaires connus sur ce thème[réf. nécessaire]
Le Miracle de Saint-Just, vers 1629 mais avant 1637, musée des Beaux-Arts de Bordeaux49.
Le Martyre de saint Georges, vers 1615, musée des Beaux-Arts de Bordeaux50.
Prométhée supplicié, 1611-1612, (avec Frans Snyders), huile sur toile, 242,6 × 209,5 cm, Philadelphia Museum of Art51.
La Descente de Croix (1612), triptyque pour la cathédrale Notre-Dame dAnvers52.
La Descente de Croix (1612) pour la Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer53.
La Résurrection du Christ (1612), triptyque destiné à la chapelle de la famille Plantin-Moretus, Cathédrale Notre-Dame dAnvers54.
Portrait de Jan Brueghel avec sa famille, huile sur bois, 124 × 95 cm, Institut Courtauld, Londres55
La Sainte Famille, dite Vierge au Perroquet (vers 1614), huile sur bois, 163 × 189 cm, au musée royal des Beaux-Arts, à Anvers56.
Portrait du peintre Frans Francken lancien (1542-1616), 1615, huile sur bois, 63,5 x 49,5 cm, Musée Fabre, Montpellier.
Saint François recevant les stigmates (1615) au musée des Beaux-Arts dArras57.
Christ ressuscité, 1616, huile sur toile, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence.
Le Christ mis au tombeau (vers 1616), huile sur toile, 398 × 230 cm, Église Saint-Géry de Cambrai.
Tête denfant (vers 1616) (probablement Clara Serena, la fille aînée de lartiste), huile sur toile montée sur bois, 33 × 26,3 cm, Vaduz, Liechtensteinische Staatliche Kunstsammlung.
La Chasse au tigre (vers 1616), huile sur toile, 253 cm × 319 cm, Rennes, musée des Beaux-Arts58.
Érichthonios découvert par les filles de Cécrops (vers 1616) 217,9 cm × 317 cm, Vienne, musée Liechtenstein59.
Vieille femme et jeune garçon aux chandelles (vers 1616-1617), huile sur bois, 79 × 61 cm, La Haye, Mauritshuis60.
Descente de Croix (1616-1617), 425 × 295 cm, Lille, palais des Beaux-Arts ; peinte pour la chapelle des Capucins de Lille, elle est proche de la version réalisée pour la cathédrale dAnvers61.
Liberté des Femmes (vers 1617).
LAdoration des mages (vers 1617-1618), huile sur toile, 251 cm × 328 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts62.
Les Miracles de saint Ignace de Loyola (vers 1617-1618), huile sur toile, pour léglise des Jésuites dAnvers, aujourdhui à Vienne, musée dHistoire de lart.
Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ (vers 1618-1620), huile sur toile, 565 cm × 365 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts.
LAdoration des bergers (1618), huile sur toile, 322 × 237 cm, pour lancien couvent des Cordeliers de Soissons, aujourdhui à la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons.
LAdoration des bergers (1619), huile sur toile, 340 × 248,5 cm, pour le couvent des capucins dAix-la-Chapelle, conservée à Rouen, au musée des Beaux-Arts63.
LEnlèvement des filles de Leucippe (1620), Alte Pinakothek, Munich64.
Persée délivrant Andromède (1620), Gemäldegalerie, Berlin65.
Allégorie de lAutriche catholique attaquée par des princes protestants, vers 1620-1622, huile sur bois, 74 x 91,5 cm, Musée Fabre, Montpellier.
LÉducation de Marie de Médicis (1620-1621), commandé par Marie de Médicis en 1620 pour lune des deux galeries de son palais du Luxembourg à Paris (cycle de Marie de Médicis), conservée à Paris au musée du Louvre.
Persée couronné (vers 1622), huile sur toile, 99,5 × 132 cm, musée de lErmitage de Saint-Pétersbourg.
Gemma Tiberiana – LApothéose de Germanicus, 1625-1626, huile sur toile, 100 × 82,6 cm, Ashmolean Museum, Université dOxford, Oxford.
LAssomption de la Vierge (1626), panneau, 490 × 325 cm, Cathédrale Notre-Dame dAnvers66.
La Vierge et lEnfant trônant avec les saints (v. 1627-1628), esquisse pour un retable, huile sur bois, 80,2 × 55,5 cm, Berlin, Staatliche Museen, Gemäldegalerie.
LImmaculée Conception, vers 1628-1629, huile sur toile, 198 × 124 cm, musée du Prado, Madrid.
Autoportrait, vers 1628-1630, huile sur bois, 61,5 × 45 cm, Rubenshuis, Anvers.
Allégorie sur les bénédictions de la paix (1629-1630), huile sur toile, 203,5 × 298 cm, Londres, National Gallery67.
Les Trois Grâces, vers 1635, 221 × 181 cm, Madrid, musée du Prado.
Portrait dune femme (vers 1630), peut-être Clara Fourment (1595-1643), huile sur bois, 114,5 × 90,5 cm, La Haye, Mauritshuis.
La Madone à lenfant (vers 1630), huile sur toile, 168,5 × 120,5 cm, Varsovie, Palais de Wilanów.
La Dernière cène (1630-1631), huile sur toile, 304 × 250 cm, Milan, Pinacothèque de Brera.
Orphée aux enfers (1635).
Le Christ entre deux larrons (vers 1635), Toulouse, musée des Augustins68,69.
Le Jugement de Pâris (probablement 1632-1635), huile sur toile, 144 × 190 cm, Londres, National Gallery70.
Le Martyre de saint André (1638), réalisée à Anvers pour la Capilla flamenca de Madrid, huile sur toile, 306 × 216 cm, Madrid, Hospital de San Andrés de los Flamencos.
Hélène Fourment et deux de ses enfants, vers 1636, huile sur bois, 115 × 85 cm, musée du Louvre.
Hélène Fourment au carrosse, 1638, huile sur bois, 195 × 132 cm, musée du Louvre.
Les Trois Grâces, 1639, Huile sur toile, 221 × 181 cm, musée du Prado71.
Autoportrait (vers 1639), huile sur toile, 109,5 × 85 cm, Vienne, musée dHistoire de lart.
Diane et ses nymphes surprises par des satyres (vers. 1640), huile sur toile, 128 × 314 cm, Madrid, musée du Prado (cette peinture permettra à Paul Cézanne délaborer La Lutte damour).
Les amours des Centaures, c. 1635, musée Calouste-Gulbenkian
La Toilette de Vénus, huile sur toile, 124 cm × 98 cm, Vaduz, Fürst. Lichtensteinische Gemäldegalerie (galerie princière du Liechtenstein).
La Dernière Communion de saint François dAssise, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Portrait de Gaspard Gevartius, huile sur bois, 119 × 98 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Le Char triomphal de Kallo, huile sur bois, 103 × 71 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Le Coup de lance, huile sur bois, 429 × 311 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
LAdoration des Mages, huile sur bois, 447 × 336 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Venus Frigida, huile sur bois, 142 × 184 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Le Fils prodigue, huile sur bois, 107 × 155 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
LIncrédulité de Thomas, huile sur bois, panneau central 143 × 123 cm, panneaux latéraux 146 × 55 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
La Délivrance des âmes du Purgatoire, Cathédrale de Tournai : à lorigine diptyque, amputé de sa moitié Le Triomphe de Judas macchabée emportée par les révolutionnaires français et actuellement au musée darts de Nantes. Certains députés du parlement wallon en ont demandé la restitution72. Mais, avant même toute demande officielle, qui na jamais été transmise, la France a opposé une fin de non-recevoir définitive73. Plusieurs journaux belges ont souligné quouvrir sur ce sujet la boîte de Pandore conduirait à des situations totalement inextricables. Par exemple : des milliers d’œuvres congolaises pillées figurent aujourdhui dans les collections belges.
Abraham et Melchisédech, huile sur bois transposée sur toile, 204 × 250 cm, musée des Beaux-Arts de Caen.
La vierge présentant lEnfant Jésus à Saint François dAssise, huile sur toile, 179 × 154 cm, musée des Beaux-Arts de Dijon.
La mort dAchille, musée Magnin, Dijon.
Portrait de Thomas Howard, comte dArundel, c. 1629–30, 46,4 × 35,6 cm74, Clark Art Institute
Persée délivrant Andromède (1622) Musées royaux des beaux-arts de Belgique.
Deux esquisses célèbres : LEnlèvement des Sabines et la Réconciliation des Romains et des Sabins, rare paire de tableaux provenant de la collection du marquis de Rubempré et faisant actuellement partie de la collection de la Banque Belfius de Bruxelles après avoir appartenu à différentes banques belges (Plovits, Hennessy, etc.).
Hommages
« Rubens, fleuve doubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où lon ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et sagite sans cesse,
Comme lair dans le ciel et la mer dans la mer. »
— Baudelaire, « Les Phares », dans les Fleurs du mal
« Le Louvre - Jai fait des kilomètres et des kilomètres devant des toiles prestigieuses [...] et un grand Rubens fumeux (La Mort de Didon) - Mais à mesure que je le regardais, le Rubens me semblait de plus en plus réussi avec les vigoureuses tonalités crème et roses, les yeux lumineux et chatoyants, la robe mauve terne sur le lit. Rubens était heureux, personne ne posait pour lui pour toucher un cachet et sa gaie Kermesse montrait un vieil ivrogne sur le point dêtre malade. »
— Jack Kerouac, Le Vagabond américain en voie de disparition, précédé de : Grand voyage en Europe
« Rubens fait vraiment sur moi une forte impression. Je trouve ses dessins colossalement bons, je parle des dessins de têtes et de mains. Par exemple, je suis tout à fait séduit par sa façon de dessiner un visage à coups de pinceau, avec des traits dun rouge pur, ou dans les mains, de modeler les doigts, par des traits analogues, avec son pinceau75. »
— Lettre 459 de Vincent van Gogh à son frère Théo (1885)
(10151) Rubens, astéroïde.
Dans lopéra-bouffe Barbe-Bleue de Jacques Offenbach, le rôle titre chante un air traduisant son admiration pour la rosière aux formes plantureuses : «Cest un Rubens !»
Latelier Rubens : assistants et collaborateurs
Extension de 1617, destinée à accueillir son atelier, de la maison acquise par Rubens en 1610 à Anvers76.
Article connexe : Maison de Rubens.
Comme beaucoup de grands peintres, Pierre Paul Rubens travaille avec de nombreux assistants. La particularité de cette situation vient du fait que ses assistants et collaborateurs deviennent, pour nombre dentre eux, de grands peintres à leur tour quand ils ne létaient pas déjà77.
Les peintures de Rubens peuvent être divisées en trois catégories : celles quil a peintes lui-même, celles quil a réalisées partiellement (surtout les mains et le visage), et celles quil a seulement supervisées. Il avait, comme cétait lhabitude à lépoque, un grand atelier avec de nombreux apprentis et étudiants, dont certains, comme Anthoine van Dyck, sont devenus célèbres. Il a également fréquemment confié la réalisation de certains éléments de ses toiles, tels que les animaux ou encore les Natures mortes dans les grandes compositions, à des spécialistes comme Frans Snyders ou dautres artistes comme Jacob Jordaens78.
Artistes ayant collaboré avec Rubens
Parmi les artistes ayant réalisé certains personnages des toiles de Rubens, on peut citer Jacob Jordaens et Antoine van Dyck. La réalisation déléments animaliers fut notamment confiée à Frans Snyders et à Paul de Vos alors que les paysages et décors étaient principalement réalisés par Jan Bruegel « de Velours » (ainsi dans la série Allégories des cinq sens), Jan Wildens ou Martin Ryckaert. Rubens fit également appel à dautres peintres comme Juste dEgmont, Lambert Jacobsz, Cornelis de Vos et Simon de Vos. Citons également Jacques Nicolaï ayant étudié quatre ans (1644-1648) à latelier fondé par Pierre-Paul Rubens à Anvers79.
Élèves
Lécorché de Paulus Pontius daprès Pierre Paul Rubens, Bibliothèque nationale de France.
Abraham van Diepenbeeck (1599 à Bois le Duc - 1675 à Anvers) fut sans doute plus quun élève pour Rubens. En effet, il a collaboré à la peinture de ses œuvres au moins à partir de 1627. Il sest aussi beaucoup inspiré du style de Rubens, ce qui a nui en partie à sa notoriété, comme beaucoup des autres collaborateurs (notamment Theodoor van Thulden et Thomas Willeboirts Bosschaert). Il a aussi collaboré avec Peter Paul Rubens pour la conception de carton à tapisserie et la gravure. Rubens le considérait comme un maître, et adorait sa finesse de trait. Pour des raisons mystiques, ils se sont séparés. Abraham van Diepenbeeck est resté un artiste de talent indépendant qui a peut-ê
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242- tir96Médaille en cuivre, de la Monnaie de Paris ( poinçon corne dabondance depuis 1880) .Frappée en 1970 .
Quelques traces de manipulations, minimes .
Massive .
Quelques défauts de patine sans gravité, petites oxydations, rare exemplaire .
Artiste / graveur : Loekie Metz (Pays-Bas) .
Dimensions : 70 mm .Poids : 616 g .Métal : cuivre .Poinçon sur la tranche (mark on the edge) : corne dabondance + cuivre + 1970 .
Envoi rapide et soigné.
The stand is not for sale .Le support nest pas à vendre.
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Pierre Paul Rubens (prononcé [ʁybɛ̃s], ou [ʁybɛns] à la belge) — ou Petrus Paulus Rubens1, ou Peter Paul Rubens2 en néerlandais, et Pietro Paolo Rubens à partir de 1608 — est un peintre brabançon de lécole baroque flamande, né le 28 juin 1577 à Siegen (principauté de Nassau-Dillenbourg) et mort le 30 mai 1640 à Anvers.
Aidé par un atelier important, Rubens produit une œuvre considérable dans des genres divers. Il accepte de peindre un grand nombre de portraits mais, « dinstinct plus porté aux grand travaux quaux petites curiosités » comme il lécrivait lui-même, il prête peu dattention aux détails, quil ne peint pas en profondeur et dessine de quelques traits. En effet, il va travailler à un rythme extrêmement productif, réalisant 1403 peintures selon le catalogue de Michel Jaffé. Il réalise surtout de grands projets religieux, des peintures mythologiques, et dimportantes séries de peintures historiques. Prisé des Grands pour lérudition et le charme de sa conversation, il joue également un rôle diplomatique important à son époque et jouit dune position sociale sans égale chez les artistes de son temps3,4.
Biographie
Enfance de Cologne et Anvers (1577-1600)
Sous la tonnelle de chèvrefeuille, tableau de Rubens avec Isabella Brant.
Munich, Alte Pinakothek.
Pierre Paul Rubens naît à Siegen en Westphalie, dans le Saint-Empire romain germanique à 300 km dAnvers5. Il est le sixième enfant de Jan Rubens (1530-1587) avocat protestant prospère nommé échevin de la ville dAnvers en 1562, et de Maria Pypelinckx (1537-1608), fille dun marchand de tapisseries. Ses parents ont quitté Anvers (Pays-Bas espagnols) en 1568 pour échapper à la persécution des protestants dans les Pays-Bas espagnols par le duc dAlbe durant la révolte des gueux, Jan Rubens étant soupçonné de sympathie calviniste6. Jan Rubens devient le conseiller légal de Guillaume dOrange et sinstalle ainsi à la cour de Siegen en 1570. Du fait de sa relation avec Anne de Saxe, seconde épouse de Guillaume dOrange avec qui il a une fille, Christine von Diez (que Guillaume ne reconnaîtra pas), née le 22 août 1571, Jan Rubens est emprisonné au château de Dillenburg jusquen 1573, sa libération étant due à lintervention de sa femme7.
Rubens passe ses dix premières années à Siegen. Ayant abjuré le protestantisme pour le catholicisme, Jan Rubens a probablement fait baptiser son fils dans la foi catholique avant sa mort en 1587. Maria et ses trois enfants Pierre Paul, Blandine (1564-1606) et Philippe (1574-1611) sinstallent alors à Cologne. En 1589, deux ans après la mort de son père, Rubens et sa mère rentrent à Anvers. Sa marraine est Christine dÉpinoy, comtesse de Lallaing et épouse du gouverneur de Tournai, où il entre comme page après ses études dans lÉcole Latine de Rumoldus Verdonck où il apprend le latin et le grec8. Cest chez sa marraine que Rubens commence à copier les tableaux présents chez elle notamment des Véronèse, en abandonnant ses espoirs de robe davocat et darmes.
Beaucoup de ses tableaux représentent des sujets religieux et Rubens est dailleurs devenu plus tard lune des principales voix du style pictural de la Contre-Réforme catholique9.
À Anvers, il reçoit une éducation humaniste, étudiant le latin et la littérature classique. À lâge de 14 ans, il est placé en apprentissage de 1589 à 1598, dabord chez le peintre Tobias Verhaecht, puis chez quelques peintres éminents de son époque, entre autres Adam van Noort et Otto van Veen. Une grande partie de sa formation initiale est consacrée à copier les œuvres dartistes anciens, telles que des xylographies de Holbein le Jeune et des gravures de Marcantonio Raimondi daprès Raphaël. Lorsquil eut achevé sa formation, il entre en 1598 à la guilde de Saint-Luc comme maître indépendant.
Le séjour en Italie (1600-1608)
Portrait équestre du duc de Lerme, 1603,
huile sur toile, 290,5 × 207,5 cm, Madrid, musée du Prado.
Portrait de Rubens dans le Ganay Manuscript.
Sur les conseils de ces peintres éminents, Rubens part pour lItalie de 1600 à 1608 pour étudier les œuvres de la Renaissance10. Il séjourne notamment à Gênes, Mantoue, Venise et Rome où il assimile les divers styles et copie les œuvres de Raphaël, du Caravage, et surtout du Titien dont il retient la fougue du coloris. Il sinstalle ensuite dans la ville de Mantoue, sous la protection du cardinal Montalto au service du duc Vincent de Gonzague chez qui il devient peintre de cour. Grâce au soutien financier du duc, Rubens peut voyager à Rome en passant par Florence en 1601. Là, il étudie lart classique grec et romain et il réalise des copies de grands maîtres italiens. Il est particulièrement influencé par la sculpture hellénistique Le Groupe du Laocoon, mais aussi par les œuvres dart de Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci11. Il est également influencé par les peintures plus modernes et naturalistes du Caravage dont il copie dailleurs plus tard le tableau La Mise au tombeau tout en recommandant à son protecteur, le duc de Gonzague, dacheter une autre œuvre de cet artiste, La Mort de la Vierge, aujourdhui conservée au Louvre12. Il intervient pour inciter lacquisition de La Madone du rosaire pour léglise dominicaine dAnvers, et qui est aujourdhui au musée dHistoire de lart de Vienne. Durant son premier séjour à Rome, Rubens réalise son premier chef-dœuvre, Sainte Hélène à la Vraie Croix pour la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.
En 1603, Rubens voyage en Espagne pour une mission diplomatique, apportant avec lui des cadeaux du duc de Gonzague à la Cour du roi Philippe III dEspagne. Durant son séjour, il étudie limpressionnante collection dœuvres de Raphël et du Titien que Philippe II avait rassemblée13. Il réalise également un portrait équestre du duc de Lerme qui illustre bien linfluence des œuvres du Titien. Ce voyage est le premier des nombreux voyages quil effectua durant sa carrière et pendant lesquels il mêle lart et la diplomatie14.
Isabella Brant, 1620-1625, Cleveland Museum of Art.
Il retourne en Italie en 1604, où il reste pendant les quatre années suivantes, dabord à Mantoue, puis à Gênes et à Rome où il sillustre dans la peinture religieuse, des scènes mythologiques et de portraits. À Gênes, Rubens peint de nombreux portraits tels que le Portrait de Brigida Spinola Doria conservé à la National Gallery de Washington, et le Portrait de Maria Serra Pallavicino, dans un style qui influence plus tard des artistes tels que Van Dyck, Reynolds et Gainsborough15. Il rédige également un livre illustré sur les palais de la ville qui est publié en 1622 sous le nom de Palazzi di Genova. De 1606 à 1608, il demeure principalement à Rome et, pendant cette période, Rubens obtient, avec laide du cardinal Jacopo Serra (frère de la princesse Maria Pallavicini), sa plus importante commande à lépoque pour le maître-autel de la nouvelle église en vogue, la Chiesa Nuova également appelée Santa Maria in Vallicella.
Le sujet en est le pape Grégoire le Grand ainsi que des saints locaux majeurs adorant licône de la Vierge et lEnfant. La première version de ce tableau est une toile qui est actuellement au musée des Beaux-Arts de Grenoble, et qui est immédiatement remplacée par une seconde version sur trois panneaux en ardoise représentant limage miraculeuse de la Santa Maria in Vallicella qui est montrée au public lors des fêtes religieuses grâce à un couvercle en cuivre amovible, également peint par lartiste16.
Lexpérience italienne de Rubens continue à influencer son travail et il continue à écrire de nombreuses lettres et correspondances en italien. À son retour à Anvers en décembre 1608 où sa mère agonise17, le souvenir de lItalie se perpétue également dans sa signature18, qui ne changera jamais : « Pietro Paolo Rubens ». Ses voyages lui ont également permis de comprendre le français, lallemand, litalien, lespagnol et le latin.
Le retour à Anvers (1609-1621)
En 1608, apprenant que sa mère est malade, Rubens décide de quitter lItalie pour la rejoindre à Anvers, mais elle meurt avant quil narrive. Son retour coïncide avec une période de prospérité dans la ville, grâce à la signature du Traité dAnvers en avril 1609 qui met fin à la guerre entre lEspagne et les Provinces-Unies et ouvre une période de trêve de douze ans. En septembre 1609, Rubens est nommé peintre officiel de la cour dAlbert et Isabelle, souverains des Pays-Bas de 1609 à 1621. Il reçoit la permission spéciale dinstaller son atelier à Anvers plutôt quà la Cour de Bruxelles, mais aussi de travailler pour dautres clients que les seuls souverains. Cette période de prospérité et louverture de son grand atelier ainsi que celui de Jacob Jordaens lancent ce que lon appellera lÉcole dAnvers19. Il reste proche de larchiduchesse Isabelle jusquà sa mort en 1633, et on fait appel à lui comme peintre, mais aussi comme ambassadeur et diplomate. Rubens cimente encore plus ses liens avec la ville lorsque, le 3 octobre 1609, il épouse Isabella Brant, fille de Jan Brant, citoyen dAnvers influent et humaniste. De cette union naissent trois enfants : Serena (1611), Albert (1618) et Nicolas (1619)20.
Prométhée supplicié œuvre réalisée entre 1611 et 1612 avec la collaboration de Frans Snyders, Philadelphia Museum of Art.
En 1610, Rubens déménage dans une nouvelle demeure, palais quil avait fait construire et où il vécut une grande partie de sa vie, la Rubenshuis, actuellement devenue musée. La villa, dinfluence italienne, abrite son atelier où lui et ses apprentis réalisent la plupart des peintures de lartiste, et qui abrite également sa collection dart personnelle ainsi quune des bibliothèques les plus vastes dAnvers. Durant cette période, il développe son atelier en accueillant de nombreux élèves et assistants. Son élève le plus connu est alors Antoine van Dyck, qui devient rapidement le principal portraitiste flamand et qui collabore fréquemment avec Rubens. Il travaille également avec plusieurs autres artistes actifs dans la ville, notamment le peintre animalier Frans Snyders qui contribue à réaliser laigle dans le tableau Prométhée supplicié, mais aussi son excellent ami, le peintre de fleurs Jan Brueghel lAncien.
Saint Sébastien secouru par les anges peint après 1604, à la Rubenshuis.
Rubens fait également bâtir une autre maison au nord dAnvers dans le village de Doel, à côté de léglise. Cette demeure, appelée De Hooghuis (la grande maison), est construite entre 1613 et 1643, et constitue sans doute un investissement.
Cest à cette période que Rubens compose des chefs-dœuvre tels que LÉrection de la croix (1610) et La Descente de Croix (1611-1614) pour la cathédrale Notre-Dame dAnvers, peintures qui contribuent à faire de Rubens un peintre flamand de premier ordre peu de temps après son retour. LÉrection de la croix, par exemple, illustre la synthèse faite par lartiste entre La Crucifixion du Tintoret pour la Scuola Grande de San Rocco de Venise et les personnages dynamiques de Michel-Ange. Cette œuvre est en outre considérée comme un des premiers exemples de lart religieux baroque.
À ce moment de sa carrière, Rubens fait réaliser des estampes et des couvertures de livres, surtout par limprimerie plantinienne de Balthasar Moretus le Jeune, afin détendre sa renommée dans toute lEurope21. À lexception de quelques eaux-fortes remarquables, il fait seulement les dessins en laissant la réalisation des estampes à des spécialistes, tels que le graveur flamand Lucas Vorsterman22. Il fait appel à un certain nombre de graveurs formés par Hendrik Goltzius et il conçoit également la dernière méthode de gravure sur bois avant que cette technique ne se renouvelle au XIXe siècle. Rubens instaure aussi un droit dauteur pour ses copies, notamment en Hollande où son travail est alors largement reproduit, mais aussi en Angleterre, en France et en Espagne23.
Le Cycle de Marie de Médicis et les missions diplomatiques (1621-1630)
LÉducation de Marie de Médicis peint de 1621 à 1625 pour le Palais du Luxembourg, Paris.
Article détaillé : Cycle de Marie de Médicis.
Après la mort de larchiduc Albert dAutriche, Rubens continue à être le peintre officiel de la Cour de lInfante Isabelle dAutriche de 1621 à 1633. En 1623, Rubens perd sa fille Serena qui meurt alors quelle navait que 12 ans et trois ans plus tard, en 1626, son épouse, Isabella Brant meurt de la peste à lâge de 34 ans.
En 1621, la reine de France Marie de Médicis lui demande de réaliser deux grands cycles allégoriques célébrant sa vie et celle de son défunt mari, le roi Henri IV, pour décorer la Galerie Médicis du Palais du Luxembourg à Paris. Rubens achève le Cycle de Marie de Médicis en 1625 qui est actuellement exposé au musée du Louvre, mais il ne peut pas terminer celui dHenri IV24. Marie de Médicis est exilée de France en 1630 par son fils, Louis XIII, et elle décède en 1642 dans la même maison de Cologne où Rubens avait passé son enfance25.
Parallèlement, après la fin de la Trêve de douze ans en 1621, lempereur et archiduc dAutriche Ferdinand II de la maison de Habsbourg confie à Rubens un certain nombre de missions diplomatiques26. Par exemple, lorsque le prince Ladislas IV Vasa arrive à Bruxelles le 2 septembre 1624 à linvitation personnelle de lInfante Isabelle dAutriche, lambassadeur français à Bruxelles écrivait : « Rubens est là pour faire le portrait du prince de Pologne, sur ordre de lInfante »27,28.
Adam et Ève (1628–29), peinture que Rubens copia sur un tableau du Titien.
Entre 1627 et 1630, la carrière diplomatique de Rubens est particulièrement active. Il voyage entre les Cours dEspagne et dAngleterre, essayant de ramener la paix entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies.
En 1624, Rubens est dailleurs anobli en tant que « noble de la maison de la sérénissime infante » par Philippe IV dEspagne et plus tard, en 1630, fait chevalier par le roi Charles Ier dAngleterre pour le récompenser de ses efforts diplomatiques à faire aboutir un traité de paix entre lEspagne et lAngleterre au sujet des Pays-Bas espagnols et des Provinces-Unies. En remerciements, Rubens reçoit également de Charles Ier son épée que lui avait remise le parlement anglais. Celle-ci fut conservée par sa descendance, la famille van der Stegen de Schrieck, qui en fit don à La fondation Roi Baudouin. Lépée est exposée au Grand Curtius29.
Il fait également plusieurs déplacements au nord des Pays-Bas tant pour des raisons artistiques que diplomatiques.
Rubens passe huit mois à Madrid en 1628-1629. En plus des négociations diplomatiques, il réalise plusieurs œuvres majeures pour Philippe IV ainsi que pour des commanditaires privés. Il entreprend également une étude renouvelée des peintures du Titien, copiant plusieurs de ses toiles; dont Adam et Ève (1628–29)30 Durant son séjour en Espagne, il se lie damitié avec le peintre de cour Vélasquez et tous deux projettent de voyager ensemble en Italie. Cependant, Rubens doit revenir à Anvers et Vélasquez fait le voyage sans lui31.
Son séjour à Anvers est assez court et il se rend assez vite à Londres où il demeure jusquen avril 1630. Lune des œuvres majeures quil réalise à cette période est lAllégorie sur les bénédictions de la paix réalisée en 1629 et qui est actuellement exposée à la National Gallery de Londres32. Ce tableau illustre limmense intérêt que Rubens portait à la paix et il le donna au roi Charles Ier en guise de présent.
Pendant que la réputation internationale de Rubens auprès des collectionneurs et de la noblesse étrangère continue à croître au cours de cette décennie, lartiste et son atelier ont également continué à réaliser des peintures monumentales pour des clients locaux dAnvers. LAssomption de la Vierge achevée en 1626 pour la cathédrale dAnvers en est un très bon exemple.
Fin de vie (1630-1640)
Deborah Kip et ses enfants, 1630, National Gallery of Art, Washington, États-Unis.
Rubens passa les dix dernières années de sa vie à Anvers. Sur un plan artistique, il obtint de nouvelles commandes des Habsbourgs et il continua à travailler pour des clients étrangers, en réalisant par exemple les peintures des plafonds de la Maison des banquets du palais de Whitehall, mais il a aussi exploré dautres voies artistiques plus personnelles, composant des paysages, tel que le Paysage à larc-en-ciel (1635, musée du Louvre, Paris) et des œuvres plus intimes ainsi que des portraits de sa femme, de ses enfants et de la famille des Moretus-Plantin (musée Plantin-Moretus)33.
Hélène Fourment ou La Petite Pelisse, (Het Pelsken), c. 1638 Kunsthistorisches Museum, Vienne.
En 1630, quatre ans après la mort de sa première épouse, il se maria à Hélène Fourment qui avait 16 ans à lépoque alors que Rubens avait 53 ans. De cette seconde union, il eut quatre enfants : Clara Johanna, François, Hélène et Pierre Paul (Hélène Fourment et deux de ses enfants)34 et (Hélène Fourment au carrosse)35. La famille sinstalla en 1635 dans le Château Het Steen situé à Elewijt dans lactuelle Belgique. Hélène Fourment fut une source dinspiration pour Rubens dans sa représentation de personnages voluptueux que lon retrouve dans plusieurs de ses peintures telles que La Fête de Vénus exposée au musée dHistoire de lart de Vienne, ou encore Les Trois Grâces et Le Jugement de Pâris toutes deux au musée du Prado de Madrid. Rubens réalisa également plusieurs toiles représentant son épouse comme Hélène Fourment en robes de noces (Pinacothèque de Munich), Hélène Fourment sortant du bain (ou La Petite Pelisse -musée de Vienne) mais aussi Hélène Fourment et ses enfants et Hélène Fourment au carrosse (toutes deux au Louvre).
En 1636, il devint peintre officiel de la cour des Pays-Bas espagnols gouvernée par le cardinal Ferdinand, infant dEspagne. Cest à cette même période que Rubens peint Le Jugement de Pâris, directement élaboré à partir du Jugement de Pâris de Raphaël, gravé par Raimondi. La seule différence est que Rubens sinspire de lœuvre vue en miroir.
La Fête de Vénus (vers 1635), huile sur toile, 217 × 358 cm, musée dHistoire de lart de Vienne.
Un an avant, Charles Ier dAngleterre lui avait confié la réalisation du plafond peint de la Maison des banquets au palais de Whitehall conçu par larchitecte Inigo Jones. Mais sa commande la plus importante fut celle de soixante toiles pour la décoration du pavillon de chasse de Philippe IV dEspagne, la Tour de la Parada, pour lesquelles il sinspira de louvrage dOvide, les Métamorphoses.
Par ailleurs, lorsque Marie de Médicis connut son ultime exil, cest Rubens qui la recueillit et qui la protégea jusquà sa mort. Elle finit dailleurs sa vie, deux ans après la mort du peintre, dans la maison natale de celui-ci.
De son côté, Rubens tombe malade du fait sa goutte chronique, son état s’aggrave et il finit par séteindre le 30 mai 1640, laissant derrière lui huit enfants, trois avec Isabella et cinq avec Hélène, son plus jeune enfant étant né trois mois avant son décès. Il est enterré à léglise Saint-Jacques (Sint-Jacobskerk) dAnvers36.
Postérité
Ixion roi des Laphites trompé par Junon qu’il voulait séduire, par Rubens, musée du Louvre.
Rubens est non seulement un artiste de renom mais aussi un diplomate et un habile négociant, faisant de lui un personnage alors connu dans toute lEurope. Son atelier anversois mobilise des talents très divers, comme Frans Snyders pour la peinture animalière ; ses collaborateurs les plus importants sont Jacob Jordaens et Antoine van Dyck. Sa fortune artistique est immense, à travers un corpus de peintures et de dessins : lun des peintres layant le plus admiré, Delacroix le surnommait le « Homère de la peinture », et Rubens incarne le primat de la couleur dans lhistoire de lart européen du XVIIe siècle, poursuivant en cela la leçon des grands Vénitiens et demeurant lun des peintres les plus importants de lart occidental. Lhistorien dart Chennevières crée dailleurs les termes de poussinistes et rubénistes pour évoquer la querelle entre rubénistes (les coloristes qui privilégient la force de la sensation) et poussinistes (les dessinateurs qui privilégient la forme) qui sinscrit dans la querelle des Anciens et des Modernes37.
Au cours de la vente aux enchères du 10 juillet 2002 chez Sothebys, la peinture de Rubens Le Massacre des Innocents fut vendue pour un prix de 60,98 millions deuros (soit 400 millions de F, 49,5 millions £, 76,2 millions USD) à Lord Thomson38.
Œuvres
Descente de Croix au palais des Beaux-Arts de Lille.
Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ au musée des Beaux-Arts de Lyon.
LImmaculée Conception œuvre réalisée entre 1628 et 1629, au musée du Prado.
Article détaillé : Liste des œuvres de Rubens.
Voici une liste, loin dêtre exhaustive, qui répertorie quelques œuvres majeures du peintre :
La Transfiguration (1605), huile sur toile, 407 × 670 cm, musée des Beaux-Arts de Nancy39.
Étude dhomme nu pour un Baptême du Christ (vers 1604)40, pierre noire et estompe, H. 0,324 ; L. 0,162 m, Beaux-Arts de Paris. Dessin rapproché du Baptême du Christ de Rubens conservé au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten à Anvers. Le musée du Louvre conserve un carton de taille réduite à la pierre noire rehaussée de blanc préparatoire du tableau dAnvers, réalisé après le dessin des Beaux-Arts41.
Étude pour le Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria (vers 1605)42, pierre noire, pinceau, encre de Chine et rehauts de blanc sur papier vert, H. 0,345 ; L. 0,189 m, Beaux-Arts de Paris. Dessin préparatoire au Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria (National Gallery de Washington)43.
La Chute de Phaéton, vers 1604-1605, huile sur toile, 125,4 × 159,4 cm, National Gallery of Art, Washington44,45.
LÉrection de la Croix (1609-1611), huile sur bois, panneau central de 460 × 340 cm, panneaux latéraux de 460 × 150 cm, Cathédrale Notre-Dame dAnvers46.
LAnnonciation (vers 1610, terminée vers 1627-1628), huile sur toile, 310 × 178,6 cm, Anvers, Rubenshuis
Tête Sphinx (vers 1615-1620)47.Craie noire et blanche sur papier brun, 47.6 x 37.5 cm, France, Musée dart classique de Mougins.
Les Disciples tt, 1611, huile, chapelle de la famille dEpernon dans lÉglise Saint-Eustache de Paris48, un des deux exemplaires connus sur ce thème[réf. nécessaire]
Le Miracle de Saint-Just, vers 1629 mais avant 1637, musée des Beaux-Arts de Bordeaux49.
Le Martyre de saint Georges, vers 1615, musée des Beaux-Arts de Bordeaux50.
Prométhée supplicié, 1611-1612, (avec Frans Snyders), huile sur toile, 242,6 × 209,5 cm, Philadelphia Museum of Art51.
La Descente de Croix (1612), triptyque pour la cathédrale Notre-Dame dAnvers52.
La Descente de Croix (1612) pour la Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer53.
La Résurrection du Christ (1612), triptyque destiné à la chapelle de la famille Plantin-Moretus, Cathédrale Notre-Dame dAnvers54.
Portrait de Jan Brueghel avec sa famille, huile sur bois, 124 × 95 cm, Institut Courtauld, Londres55
La Sainte Famille, dite Vierge au Perroquet (vers 1614), huile sur bois, 163 × 189 cm, au musée royal des Beaux-Arts, à Anvers56.
Portrait du peintre Frans Francken lancien (1542-1616), 1615, huile sur bois, 63,5 x 49,5 cm, Musée Fabre, Montpellier.
Saint François recevant les stigmates (1615) au musée des Beaux-Arts dArras57.
Christ ressuscité, 1616, huile sur toile, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence.
Le Christ mis au tombeau (vers 1616), huile sur toile, 398 × 230 cm, Église Saint-Géry de Cambrai.
Tête denfant (vers 1616) (probablement Clara Serena, la fille aînée de lartiste), huile sur toile montée sur bois, 33 × 26,3 cm, Vaduz, Liechtensteinische Staatliche Kunstsammlung.
La Chasse au tigre (vers 1616), huile sur toile, 253 cm × 319 cm, Rennes, musée des Beaux-Arts58.
Érichthonios découvert par les filles de Cécrops (vers 1616) 217,9 cm × 317 cm, Vienne, musée Liechtenstein59.
Vieille femme et jeune garçon aux chandelles (vers 1616-1617), huile sur bois, 79 × 61 cm, La Haye, Mauritshuis60.
Descente de Croix (1616-1617), 425 × 295 cm, Lille, palais des Beaux-Arts ; peinte pour la chapelle des Capucins de Lille, elle est proche de la version réalisée pour la cathédrale dAnvers61.
Liberté des Femmes (vers 1617).
LAdoration des mages (vers 1617-1618), huile sur toile, 251 cm × 328 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts62.
Les Miracles de saint Ignace de Loyola (vers 1617-1618), huile sur toile, pour léglise des Jésuites dAnvers, aujourdhui à Vienne, musée dHistoire de lart.
Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ (vers 1618-1620), huile sur toile, 565 cm × 365 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts.
LAdoration des bergers (1618), huile sur toile, 322 × 237 cm, pour lancien couvent des Cordeliers de Soissons, aujourdhui à la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons.
LAdoration des bergers (1619), huile sur toile, 340 × 248,5 cm, pour le couvent des capucins dAix-la-Chapelle, conservée à Rouen, au musée des Beaux-Arts63.
LEnlèvement des filles de Leucippe (1620), Alte Pinakothek, Munich64.
Persée délivrant Andromède (1620), Gemäldegalerie, Berlin65.
Allégorie de lAutriche catholique attaquée par des princes protestants, vers 1620-1622, huile sur bois, 74 x 91,5 cm, Musée Fabre, Montpellier.
LÉducation de Marie de Médicis (1620-1621), commandé par Marie de Médicis en 1620 pour lune des deux galeries de son palais du Luxembourg à Paris (cycle de Marie de Médicis), conservée à Paris au musée du Louvre.
Persée couronné (vers 1622), huile sur toile, 99,5 × 132 cm, musée de lErmitage de Saint-Pétersbourg.
Gemma Tiberiana – LApothéose de Germanicus, 1625-1626, huile sur toile, 100 × 82,6 cm, Ashmolean Museum, Université dOxford, Oxford.
LAssomption de la Vierge (1626), panneau, 490 × 325 cm, Cathédrale Notre-Dame dAnvers66.
La Vierge et lEnfant trônant avec les saints (v. 1627-1628), esquisse pour un retable, huile sur bois, 80,2 × 55,5 cm, Berlin, Staatliche Museen, Gemäldegalerie.
LImmaculée Conception, vers 1628-1629, huile sur toile, 198 × 124 cm, musée du Prado, Madrid.
Autoportrait, vers 1628-1630, huile sur bois, 61,5 × 45 cm, Rubenshuis, Anvers.
Allégorie sur les bénédictions de la paix (1629-1630), huile sur toile, 203,5 × 298 cm, Londres, National Gallery67.
Les Trois Grâces, vers 1635, 221 × 181 cm, Madrid, musée du Prado.
Portrait dune femme (vers 1630), peut-être Clara Fourment (1595-1643), huile sur bois, 114,5 × 90,5 cm, La Haye, Mauritshuis.
La Madone à lenfant (vers 1630), huile sur toile, 168,5 × 120,5 cm, Varsovie, Palais de Wilanów.
La Dernière cène (1630-1631), huile sur toile, 304 × 250 cm, Milan, Pinacothèque de Brera.
Orphée aux enfers (1635).
Le Christ entre deux larrons (vers 1635), Toulouse, musée des Augustins68,69.
Le Jugement de Pâris (probablement 1632-1635), huile sur toile, 144 × 190 cm, Londres, National Gallery70.
Le Martyre de saint André (1638), réalisée à Anvers pour la Capilla flamenca de Madrid, huile sur toile, 306 × 216 cm, Madrid, Hospital de San Andrés de los Flamencos.
Hélène Fourment et deux de ses enfants, vers 1636, huile sur bois, 115 × 85 cm, musée du Louvre.
Hélène Fourment au carrosse, 1638, huile sur bois, 195 × 132 cm, musée du Louvre.
Les Trois Grâces, 1639, Huile sur toile, 221 × 181 cm, musée du Prado71.
Autoportrait (vers 1639), huile sur toile, 109,5 × 85 cm, Vienne, musée dHistoire de lart.
Diane et ses nymphes surprises par des satyres (vers. 1640), huile sur toile, 128 × 314 cm, Madrid, musée du Prado (cette peinture permettra à Paul Cézanne délaborer La Lutte damour).
Les amours des Centaures, c. 1635, musée Calouste-Gulbenkian
La Toilette de Vénus, huile sur toile, 124 cm × 98 cm, Vaduz, Fürst. Lichtensteinische Gemäldegalerie (galerie princière du Liechtenstein).
La Dernière Communion de saint François dAssise, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Portrait de Gaspard Gevartius, huile sur bois, 119 × 98 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Le Char triomphal de Kallo, huile sur bois, 103 × 71 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Le Coup de lance, huile sur bois, 429 × 311 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
LAdoration des Mages, huile sur bois, 447 × 336 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Venus Frigida, huile sur bois, 142 × 184 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
Le Fils prodigue, huile sur bois, 107 × 155 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
LIncrédulité de Thomas, huile sur bois, panneau central 143 × 123 cm, panneaux latéraux 146 × 55 cm, Anvers, musée royal des Beaux-Arts.
La Délivrance des âmes du Purgatoire, Cathédrale de Tournai : à lorigine diptyque, amputé de sa moitié Le Triomphe de Judas macchabée emportée par les révolutionnaires français et actuellement au musée darts de Nantes. Certains députés du parlement wallon en ont demandé la restitution72. Mais, avant même toute demande officielle, qui na jamais été transmise, la France a opposé une fin de non-recevoir définitive73. Plusieurs journaux belges ont souligné quouvrir sur ce sujet la boîte de Pandore conduirait à des situations totalement inextricables. Par exemple : des milliers d’œuvres congolaises pillées figurent aujourdhui dans les collections belges.
Abraham et Melchisédech, huile sur bois transposée sur toile, 204 × 250 cm, musée des Beaux-Arts de Caen.
La vierge présentant lEnfant Jésus à Saint François dAssise, huile sur toile, 179 × 154 cm, musée des Beaux-Arts de Dijon.
La mort dAchille, musée Magnin, Dijon.
Portrait de Thomas Howard, comte dArundel, c. 1629–30, 46,4 × 35,6 cm74, Clark Art Institute
Persée délivrant Andromède (1622) Musées royaux des beaux-arts de Belgique.
Deux esquisses célèbres : LEnlèvement des Sabines et la Réconciliation des Romains et des Sabins, rare paire de tableaux provenant de la collection du marquis de Rubempré et faisant actuellement partie de la collection de la Banque Belfius de Bruxelles après avoir appartenu à différentes banques belges (Plovits, Hennessy, etc.).
Hommages
« Rubens, fleuve doubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où lon ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et sagite sans cesse,
Comme lair dans le ciel et la mer dans la mer. »
— Baudelaire, « Les Phares », dans les Fleurs du mal
« Le Louvre - Jai fait des kilomètres et des kilomètres devant des toiles prestigieuses [...] et un grand Rubens fumeux (La Mort de Didon) - Mais à mesure que je le regardais, le Rubens me semblait de plus en plus réussi avec les vigoureuses tonalités crème et roses, les yeux lumineux et chatoyants, la robe mauve terne sur le lit. Rubens était heureux, personne ne posait pour lui pour toucher un cachet et sa gaie Kermesse montrait un vieil ivrogne sur le point dêtre malade. »
— Jack Kerouac, Le Vagabond américain en voie de disparition, précédé de : Grand voyage en Europe
« Rubens fait vraiment sur moi une forte impression. Je trouve ses dessins colossalement bons, je parle des dessins de têtes et de mains. Par exemple, je suis tout à fait séduit par sa façon de dessiner un visage à coups de pinceau, avec des traits dun rouge pur, ou dans les mains, de modeler les doigts, par des traits analogues, avec son pinceau75. »
— Lettre 459 de Vincent van Gogh à son frère Théo (1885)
(10151) Rubens, astéroïde.
Dans lopéra-bouffe Barbe-Bleue de Jacques Offenbach, le rôle titre chante un air traduisant son admiration pour la rosière aux formes plantureuses : «Cest un Rubens !»
Latelier Rubens : assistants et collaborateurs
Extension de 1617, destinée à accueillir son atelier, de la maison acquise par Rubens en 1610 à Anvers76.
Article connexe : Maison de Rubens.
Comme beaucoup de grands peintres, Pierre Paul Rubens travaille avec de nombreux assistants. La particularité de cette situation vient du fait que ses assistants et collaborateurs deviennent, pour nombre dentre eux, de grands peintres à leur tour quand ils ne létaient pas déjà77.
Les peintures de Rubens peuvent être divisées en trois catégories : celles quil a peintes lui-même, celles quil a réalisées partiellement (surtout les mains et le visage), et celles quil a seulement supervisées. Il avait, comme cétait lhabitude à lépoque, un grand atelier avec de nombreux apprentis et étudiants, dont certains, comme Anthoine van Dyck, sont devenus célèbres. Il a également fréquemment confié la réalisation de certains éléments de ses toiles, tels que les animaux ou encore les Natures mortes dans les grandes compositions, à des spécialistes comme Frans Snyders ou dautres artistes comme Jacob Jordaens78.
Artistes ayant collaboré avec Rubens
Parmi les artistes ayant réalisé certains personnages des toiles de Rubens, on peut citer Jacob Jordaens et Antoine van Dyck. La réalisation déléments animaliers fut notamment confiée à Frans Snyders et à Paul de Vos alors que les paysages et décors étaient principalement réalisés par Jan Bruegel « de Velours » (ainsi dans la série Allégories des cinq sens), Jan Wildens ou Martin Ryckaert. Rubens fit également appel à dautres peintres comme Juste dEgmont, Lambert Jacobsz, Cornelis de Vos et Simon de Vos. Citons également Jacques Nicolaï ayant étudié quatre ans (1644-1648) à latelier fondé par Pierre-Paul Rubens à Anvers79.
Élèves
Lécorché de Paulus Pontius daprès Pierre Paul Rubens, Bibliothèque nationale de France.
Abraham van Diepenbeeck (1599 à Bois le Duc - 1675 à Anvers) fut sans doute plus quun élève pour Rubens. En effet, il a collaboré à la peinture de ses œuvres au moins à partir de 1627. Il sest aussi beaucoup inspiré du style de Rubens, ce qui a nui en partie à sa notoriété, comme beaucoup des autres collaborateurs (notamment Theodoor van Thulden et Thomas Willeboirts Bosschaert). Il a aussi collaboré avec Peter Paul Rubens pour la conception de carton à tapisserie et la gravure. Rubens le considérait comme un maître, et adorait sa finesse de trait. Pour des raisons mystiques, ils se sont séparés. Abraham van Diepenbeeck est resté un artiste de talent indépendant qui a peut-ê
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